La réalité virtuelle et augmentée trouve des usages dans l’industrie
Ces technologies permettent d’assister des opérateurs dans certaines de leurs tâches ou de créer des lignes de production plus rationnelles.
S’immerger dans un monde numérique pour jouer à des jeux vidéos, c’est classique. Utiliser la réalité virtuelle ou augmentée – soit l’ajout de données numériques au monde physique – à des fins industrielles l’est moins. Mais plus pour longtemps.
« La réalité virtuelle a d’abord été utilisée dans le secteur des transports au sens large (construction navale, automobile ou encore aéronautique) », explique Jean-Louis Dautin, directeur de Clarté, centre de recherché specialise dans le domaine de la realite virtuelle et de la realite augmentee, situé à Laval (Mayenne).
« Aujourd’hui, elle se diffuse dans tous les secteurs d’activité, comme par exemple dans l’agro-alimentaire ou le médical. »
Quels outils sont utilisés ? Des casques, comme le célèbre Oculus Rift racheté par Facebook, qui permettent une immersion totale dans un monde virtuel, ou encore des salles recouvertes d’écran dans lesquelles les « testeurs » entrent équipés de lunettes high tech. Permettant de visualiser l’espace en relief, elles sont pourvues de capteurs qui suivent le regard et les mouvements des personnes grâce au « Motion capture ». « Cette technologie utilisée dans des phases de conception, immerge les opérateurs dans un environnement virtuel, qui reproduit leur environnement de travail, explique Jean-Louis Dautin. Cela permet d’anticiper les problèmes de flux, de concevoir les postes et les lignes de production de la façon la plus rationnelle et la plus ergonomique possible. »
Des techniciens immergés dans la simulation
L’équipementier automobile Plastic Omnium étudie ainsi ses nouveaux postes de travail grâce à ce procédé. Mais la réalité virtuelle peut également être utilisée dans le domaine de la formation, pour des tests de montage ou de démontage d’outils industriels, comme le fait le groupe naval DCNS, qui immerge ses salariés en « motion capture » afin de s’assurer de la faisabilité de certaines opérations.
Parallèlement, l’innovation en matière de réalité augmentée permet à cette technologie de s’implanter pas à pas dans les industries. Airbus a par exemple mis au point une application innovante : Mira (pour Mixed reality application). Les experts chargés du contrôle de l’assemblage de certaines pièces de l’A 380 sont munis de tablettes équipées de caméras qui mélangent sur leur écran, en temps réel, images réelles et images issues de la maquette numérique de l’avion. L’objectif : vérifier le bon assemblage des pièces. « Des projets de recherche et développement sont aussi menés sur les visières des casques d’opérateurs pour essayer d’y déporter certaines informations », ajoute Stéphane Cassereau, directeur de l’IRT Jules Verne, centre de recherche industriel qui a noué un partenariat avec Clarté. Cette aide permettrait par exemple d’améliorer la chaîne logistique en identifiant l’emplacement des pièces recherchées.
EN SAVOIR PLUS
Le site de Clarté : www.clarte.asso.f
Le site du pôle de compétitivité pour l’innovation dans les technologies de production : www.pole-emc2.fr/