Attaqué par les hôteliers, Booking.com se lance dans le « dernière minute »
booking.com a lancé mardi en France sa nouvelle application mobile Booking Now, dédiée aux réservations d’hébergement en dernière minute, alors que les pressions exercées à son encontre s’intensifient, renforcées par une plainte émanant du géant de l’hôtellerie Accor.
L’antenne française du géant de la réservation en ligne Booking.com tenait mardi sa première conférence de presse en France, dans le but d’annoncer le lancement de sa nouvelle application mobile. Baptisée Booking Now, elle se destine aux choix de dernière minute, et permet d’effectuer une réservation en seulement deux ou trois étapes.
En premier lieu, il faudra déterminer les trois critères prépondérants que sont la gamme de prix recherchée, le nombre de personnes concernées et les équipements souhaités dans l’hôtel (WiFi ou petit déjeuner compris par exemple). Une fois cette première étape franchie, l’application suggère automatiquement les établissements les plus proches répondant à ces prérequis, et propose d’enchaîner automatiquement sur une réservation.
L’interface, très propre, se révèle intuitive, sans pour autant masquer les informations nécessaires à la prise de décision : on peut ainsi balayer les différents hôtels des environs ou consulter la fiche détaillée d’un établissement et les avis associés avant de passer commande.
Application iOS Booking Now
Disponible au lancement sur iOS et dans un second temps sur Android, Booking Now doit permettre à la marque de développer ses positions sur mobile tout en allant concurrencer des acteurs spécialisés dans le « dernière minute » tels que HotelTonight. « Environ la moitié de ceux qui utilisent leur téléphone mobile pour réserver une nuitée d’hôtel le font moins de 48 heures avant leur séjour », a justifié Peter Verhoeven, directeur général pour la zone EMEA de Booking.com.
Un lancement sur fond de controverse
A la différence de solutions plus spécialisées, Booking Now n’intègre pour l’instant pas d’offre spécifique au « dernière minute » et transpose les tarifs par ailleurs accessibles via la plateforme principale. Ses développements seront cependant scrutés de près par l’industrie hôtelière, qui dénonce les pratiques commerciales de Booking auprès de l’Autorité de la concurrence depuis l’été 2013.
A l’origine de la procédure, les syndicats comme l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) reprochent à Booking de leur imposer le respect d’un tarif unique entre leurs différents canaux de vente. Autrement dit, impossible pour un hôtelier de proposer sur son site ou une plateforme concurrente des tarifs plus avantageux que ceux qu’il accorde à Booking. Pour désamorcer la bombe, le service a accepté fin 2014 une phase de test portant sur des conditions moins contraignantes, dont les conclusions doivent être rendues prochainement par l’Autorité de la concurrence.
Cette dernière devra désormais compter avec un nouvel interlocuteur : le groupe Accor, géant français de l’hôtellerie, qui a ajouté lundi sa plainte à la pile pour mieux être partie prenante des débats. « Accor travaille toujours avec nous », a défendu mardi Peter Verhoeven, histoire de souligner que les plaignants trouvent aussi leur intérêt dans le modèle Booking.
Fondé en 1996 au Pays-Bas, Booking.com est depuis 2005 propriété du groupe américain Priceline, qui détient d’autres grandes marques du voyage en ligne comme Kayak (comparateur de vols). Avec 800 000 nuitées vendues par jour, il est le numéro un incontesté de la réservation d’hébergement en ligne, devant son principal concurrent Expedia (environ 500 000 nuitées par jour) et l’étoile montante de la location entre particuliers, AirBnB (environ 100 000 nuitées par jour). Pour Peter Verhoeven, Booking ne pèserait que 7 à 8% du marché global de la réservation, une fois les canaux traditionnels envisagés (agences, hôtels en direct, etc.).
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